À propos
Ce site est l’aboutissement de recherches pour mon travail de mémoire de 3ème année en Design Graphique à l’ECAL. Ces recherches furent initiées après plusieurs constatations faites à propos de l’affichage public d’Yverdon-les-Bains. J’ai mis le doigt sur plusieurs problématiques typiques à Yverdon, qui ont débouchées sur des réflexions plus globales. Ces constatations peuvent également être valides dans d’autres villes ou contextes. L’idée de cette plateforme est d’explorer les implications sociales et humaines des outils de communications publics. L’ambition de ces recherches et de cette plateforme est d’amasser suffisamment de connaissance, et de générer un débat afin de réaliser, ultérieurement, un système d’affichage public digital.

Ce site a donc été designé afin d’être un outils de réflexion et d’expérimentation. Dans le cas présent il me permet ainsi de cultiver et de récolter certaines réflexions apparues tout au long de mes recherches. Mur Public a dès lors plusieurs spécificités :
Pour commencer, les utilisateurs sont complètement anonymes, chaque message est visuellement « identique » la seule manière de s’identifier serait que l’utilisateur signe lui-même son message. Le but étant, entre autres, de simplifier l’interaction et que les utilisateurs puissent parler librement.
De plus, les utilisateurs n’ont pas la possibilité de supprimer ou de modifier leurs messages une fois validés et postés. L’idée est de pousser les utilisateurs à penser et réfléchir leur messages.
Troisièmement, la conversation ne se déroule et ne s’organise pas de façon linéaire. Elle prend possession de l’espace pour créer de nouvelles connections visuelles et/ou textuelles, selon le choix de l’utilisateur.
Et finalement ce site permet de garder une trace des discussions et débats.

Concernant mes recherches, j’ai mis en évidence divers constats, autour de l’affichage public.
Premièrement, il y a trop d’affiches. On peut le voir un peu partout, les espaces d’affichages libres sont saturés. Au-delà du nombre considérable de couches, cela veut également dire qu’une affiche ne reste visible qu’une période de temps limitée et incertaine. Une affiche peut, régulièrement, être recouverte dans la journée même où elle a été posée. Et ce, même à Yverdon, petite ville ne possédant pas une quantité d’activités impressionnante.
Ce qui nous amène au second constat; il est difficile d’avoir une bonne visibilité. Les affiches se font masquer, arracher, découper ou encore retirer. Il est difficile de se faire voir dans tout ce bruit visuel. Je parle ici des affichages libres, car les autres espaces d’affichages sont limités. Il y a bien la possibilité de mettre son placard dans un commerce, mais l’espace y est réduit et on ne trouve pas forcement son public cible. L’autre solution réside dans l’affichage payant (SGA, galerie, etc.). Mais pour ce faire, il faut dépenser de l’argent. C’est la problématique suivante; l’argent contrôle l’affichage.
Afin d’être mieux vu, on peut imprimer sur un plus grand format (A2 ou A0) mais les techniques d’impression sont limitent par leurs coûts. En effet, pour avoir un format A2, il faut soit le faire en jet d’encre, en sérigraphie ou en offset, des procédés onéreux. Pour le A0, on est obligé de l’imprimer en jet d’encre. Il faut, ensuite, savoir où le mettre, car les affichages libres ne sont pas conçus pour de si grands formats. Par conséquent, on est astreint à payer une petite fortune pour avoir une place dans l’affichage privé, et encore, le temps d’exposition est très limité. Quelques élus ont la possibilité d’utiliser le réseau de la ville (c’est le cas à Yverdon par exemple) mais cela reste de rares exceptions. Nous sommes donc face à un modèle économique restrictif ne laissant de la place qu’aux plus grands et à la publicité. Le contenu culturel n’étant pas forcement rentable et n’ayant généralement pas de grand budget, il est souvent défavorisé par rapport au contenu commercial. La publicité a ainsi l’avantage de se permettre un plus grand choix de support, comme des écrans, sans pour autant les utiliser judicieusement.
Lorsque les structures existantes ne suffisent plus, l’affichage sauvage devient alors une option. C’est une solution qui malgré son caractère illégal, permet de communiquer ou même de s’exprimer. L’auto-publication est ainsi un moyen accessible et rapide de partager ses idées ou convictions.

Autre point concernant l’affichage, la commune affiche des avis officiels dans l’espace publique. Le problème est qu’ils ne le font pas de manière optimale. Tout d’abord, ils ne sont pas affichés dans un endroit stratégique, les rendant ainsi inconnus à la plupart de la population. Ensuite, ils ne sont, visuellement, pas très accessibles. Imprimés sur des feuilles A4 avec une mise en page basique, typique des documents officiels d’une ville. Mais au-delà de la forme, le contenu n’est pas non plus très incitant, ce sont généralement de longs textes, inconfortables à la lecture. Un meilleur système d’affichage pourrait ainsi les rendre plus accessibles et créer un débat publique qui manque actuellement à la ville. Mais tout n’est pas problématique. Par exemple, dans le cadre du renouvellement de la Place d’Arme à Yverdon, plusieurs ateliers participatifs ont été organisés afin d’obtenir l’avis de la population. Le résultat de cette démarche a ainsi été affiché sur la place de la gare. Mais ces visuels restent inchangés depuis plusieurs années. Montrant ainsi une des limitations de l’impression
En définitive, les outils collaboratifs et participatifs sont une manière appropriée d’entretenir de bonnes relations entre la municipalité et les habitants. L’affichage publique comme vecteur de débats, d’informations ou de retours de la part de la population pourrait en somme devenir un outil précieux.
Ce site web, est en fin de compte une plateforme pour discuter de ces problèmes, ces opportunités ou encore de potentielles solutions. Et elle pourra être exportée ailleurs pour devenir un moyen d’expression et de débats. Profitez donc de participer, de donner votre avis, de poser des questions, de vous enrichir. Bonne visite.
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